Nous avons bien profité de Cusco et de sa région, l'heure est venue de poursuivre notre voyage en terre bolivienne.

Nous achetons deux tickets de bus au terminal en réservant deux fauteuils confort maximum pour pouvoir bien dormir pendant le long trajet jusqu'à Copacabana. Le soir venu, nous arrivons en avance à la gare routière, notre agence prend nos tickets et nous tend deux beaux tickets emballés dans une pochette colorée avec une magnifique photo du bus. On va vers le quai, le numéro donné par l'agence n'est pas le bon, on change de quai et notre bus se gare. On embarque et nous dirigeons vers nos places. Les numéros inscrits sur les tickets ne correspondent pas aux numéros que nous avions acheté... Chloé expose l'erreur au steward du bus qui nous dit que nos places sont à l'étage... Bizarre, on pensait avoir payé pour être en bas (en première classe), ça fait longtemps que nous les avons acheté, peut être que nous confondons. On entend d'autres touristes se plaindre en bas, ils sont très énervés car leurs places ne sont pas celles qu'ils ont payé plus chères... Corentin regarde sur son téléphone car il avait pris les tickets achetés en photo ( ceux qui ont été échangé par l'agence). Les numéros de places étaient bien différents lors de l'achat. Corentin court au bureau de l'agence pour se faire rembourser la différence de prix et exprimer notre mécontentement face à ces méthodes de voleurs. Le rideau métallique est tiré, plus personne... Ils se sont hâtés de vite partir les bougres... 

Tant pis, on est quand même dans le bon bus et part en temps et en heure pour la Bolivie! 

La frontière, un "no man's land" avec un bureau différent pour chaque pays, est franchie en milieu de matinée. On voit l'immense lac Titicaca au bleu profond, les berges aux prairies jaunes vif, et les hautes montagnes qui cerclent l'ensemble. C'est très beau et très différent des paysages péruviens qu'on a traversé. 

A peine arrivés à Copacabana que nous repartons aussitôt en bateau  pour l'ile du soleil, au coeur du lac Titicaca. Le voyage est très sympa, nous papotons avec d'autres voyageurs et profitons d'une vue panoramique sur le lac mythique. Nous mettons pied à terre et attaquons la méga pente pour monter au village du sud de l'ile. L'altitude se fait sentir, les sacs pèsent et le soleil cogne! Nous nous trouvons un beau nid douillet avec vue sur l'immense lac avec des grands sommets enneigés à l'horizon. Nous faisons la connaissance de Pascaline, une bordelaise joyeuse avec qui nous partageons le soir même un bon moment dans l'excellent restaurant "Las Velas". C'est un lieu magique sans électricité, éclairé à la bougie dans lequel un couple de sexagénaires chaleureux cuisine des plats de grande qualité avec des produits frais. Aménagé dans l'ancienne maison de son grand-père en adobe, la salle du restaurant est très chaleureuse! Le lendemain nous partons de bonne heure pour marcher sur toute l'île, du sud au nord. Le chemin, appelé "Route sacrée de l’éternité du Soleil", longe les crêtes. Le sentier est splendide: un paysage très sec, sculpté en des milliers de terrasses agricoles à flancs de montagnes. Quelques petites forêts d'eucalyptus desquelles émanent des odeurs très agréables. Nous voyons les criques avec des plages de sable blanc, des roseaux, et les vaguelettes transparentes! On irait presque piquer une tête mais on garde à l'esprit que nous sommes à 3800m d'altitude et que l'eau arrive directement des glaciers alentours et ne dépasse pas les 7 à 9 degrés. Le vent souffle sur nos sourires asséchés. La vue panoramique est belle et change à chaque pas. Nous visitons les ruines labyrinthiques de Chinkana dans un site rappelant beaucoup les paysages méditerranéens. Nous sommes impressionnés par la complexité du plan général, il est aisé de s'y perdre! 

Nous terminons notre boucle en passant par les villages du nord et du centre, plus tranquilles que le village touristique du Sud. Corentin souhaite absolument rendre hommage à la chanson sur le lac Titicaca de Vincent Malone, qui a bercé son enfance avec ses textes profonds et engagés, en créant un petit film d'animation spontané (voir vidéo ci-après). 

Nous déjeunons sur la plage du centre avec nos amis espagnols, rencontrés dans le bus, qui vivent sur place. Ils animent un projet de photographies prises par les locaux pour révéler leur culture et leur patrimoine. 

Nous rentrons à l'hostel en passant par le magnifique sentier "littoral". Il n'y a pas de route sur l'ile, l'unique moyen de se déplacer est la marche à pied. L'ambiance est très paisible! Nous croisons des moutons, des ânes, quelques écoliers nous saluant. Nous passons sous des arbres aux essences odorantes puissantes. C'est un lieu très étrange: on se croirait au bord de la mer alors que nous sommes au milieu d'un lac d'altitude entouré de sommets qui dépassent les 6000m. Une fois rentrés au village, nous buvons un verre en terrasse avec vue panoramique sur une pointe de l'île qui plonge dans l'immensité du lac. Encore une fois, nous avons mis 2 fois moins de temps qu'annoncé pour faire cette randonnée. Nous ne pouvons pas nous empêcher de retourner une deuxième fois au restaurant "Las Velas" où nous dinerons avec Leonardo, un voyageur suisse sympathique, également bluffé par la qualité et l'ambiance du restaurant. 

Le lendemain nous prenons le bateau, plein à craquer au point qu'une fenêtre est tombée sous le poids de la pile de sac à dos, pour Copacabana. 

Après la pause café au soleil qui va bien, nous montons dans un bus pour Lapaz, la plus haute capitale du monde!