MachuPicchu la cyclopéenne

MachuPicchu la cyclopéenne

Le grand jour est arrivé, nous partons découvrir une des merveilles du monde: Le MachuPicchu. Cependant ce ne sera pas chose facile; on nous informe que les habitants du village d'Urubamba bloquent toutes les routes d'accès au site. Ils manifestent contre des abus de monopoles par trois entreprises qui empêchent aux localités des retombées économiques. Le combat est légitime mais il va nous falloir trouver une solution pour réussir à rejoindre le site. Nos précieux et très chers billets sont déjà achetés depuis un moment, les files d'attente pour changer la date d'entrée au site sont immenses et notre futur programme ne nous permet pas de décaler. 

Les trains sont full, les agences de transport routier ne veulent pas prendre le risque de traverser les barrages car c'est trop dangereux et ils ne veulent pas qu'on abime leur véhicule. 

Nous sommes un peu désespérés quand soudain, une agence nous propose de profiter de la nuit pour se faufiler discrètement à travers les barrages. Nous acceptons et achetons nos places, ça nous  remonte le moral! On se prépare rapidement et nous rendons devant la porte de l'agence du centre-ville pour le rendez-vous de 22h. Il fait très froid, un homme nous annonce finalement que le chauffeur ne veut plus partir car les habitants ont mis des arbres au milieu de la route... Deuxième mauvaise surprise!... Il nous rembourse nos billets et nous conseille d'aller demander à une autre agence que l'on voit au loin, encore ouverte. " si vous trouvez des places, ne vous asseyez pas à côté de la fenêtre, c'est dangereux!"...nous conseille-t-il avant qu'on se sépare. 

L'agence, après de multiples coups de téléphone excités, nous déniche les deux dernières places dans un minibus qui part cette nuit à 23h30. Hourra!! On reprend espoir, on achète les tickets et allons patienter au chaud dans un snack avec vue sur le point de rendez-vous. 

Mis dehors à la fermeture, on patiente à l'extérieur sous les arcades. Le temps passe, à 23h30 toujours pas de minibus. Pourtant plusieurs minibus d'autres agences défilent. D'autres personnes attendent aussi mais ne sont pas passés par la même agence. A minuit ils embarquent tous et nous nous retrouvons seuls sur l'immense place des armes vide. Nous sommes frigorifiés et commençons à nous inquiéter. Le temps passe, on ne voit plus passer de minibus. Seuls les taxis passent devant nous en nous klaxonnant pour nous proposer leur course. 

Encore un faux-plan? Il est 1h, on attend encore une demi heure et après on rentre à l'hôtel. A 1h30 un homme portant une veste au logo de l'entreprise que nous avons sur notre ticket arrive pour nous emmener de l'autre côté de la place. Enfin le minibus!! On part à 2h, le chauffeur prend des itinéraires bis sur des pistes pleines de bosses pour éviter les manifestants. La police lourdement armée veille dans la nuit froide sur les points stratégiques de passage des véhicules.

 

On arrive enfin à l'usine hydroélectrique, point de départ de la petite randonnée sur la voie ferrée menant à Aguascalientes, la petite ville construite pour les touristes au pied du site du MachuPicchu. Nous partons à la fraîche au coeur d'un immense canyon où passe la fameuse voie ferrée longeant la rivière. La ballade est tranquille, facile (plate) et insolite puisque nous marchons sur la voie  ferrée. Les sifflements du train bleu raisonnent dans la vallée, on se croirait dans Tintin quand il passe à côté de nous. Nous passons sur un grand pont métallique tout rouillé et apercevons les ruines du MachuPicchu perchées tout en haut des immenses falaises abruptes. Nous continuons notre chemin en faisant tout le tour de la montagne. On comprend bien pourquoi plusieurs explorateurs sont passés à côté de la cité perdue sans la voir.

Nous prenons nos quartiers dans la chambre d'hôtel sans fenêtres à Aguascalientes puis allons profiter du soleil dans les termes en plein air de la ville avec vue sur des immenses pitons rocheux couverts de forêt. 

Il est 4h du matin, le réveil sonne. On file dans la grande file d'attente pour prendre la navette pour monter à l'entrée du MachuPicchu. Une fois en haut, autre file d'attente énorme pour entrer. Une fois à l'intérieur, on double tout le monde sur les chemins pour ne pas louper le levé de soleil. Deux places sur une pierre au bord du vide nous permet de profiter d'une vue spectaculaire en plongée sur l'ensemble du site avec le haut WaynaPicchu au fond qui se détache sur les montagnes alentours. Des rayons de soleil percent le haut des montagnes et viennent illuminer le site construit en nid d'aigle sur une crête à plus de 2000m de haut. Le spectacle nous laisse bouche bée. C'est absolument magnifique!

Nous descendons découvrir le site en détail avec le petit guide architectural scanné avant le départ du voyage à l'école d'architecture. 

La maçonnerie est passionnante: Elle s'adapte au relief, aux énormes blocs de pierre d'origine de la montagne. On parle de murs faits en "opus cyclopéen". N'ayant pas découvert la roue ni le métal on se demande encore comment ont-ils fait pour bâtir de pareils chefs d'oeuvres! 

On est scotché de voir ce souci de la perfection, les joints sont parfaits, on ne peut pas passer une lame de couteau. 

Les vues sont dingues et vertigineuses. L'environnement du site est grandiose! Malheureusement le nombre de visiteurs n'est limité qu'en théorie. Ils laissent entrer des milliers et des milliers de touristes par jours au grand désespoir de l'Unesco qui proclame une limitation de 1000 personnes/jour, nécessaire à la conservation du site. Il y a trop de monde et les plates formes s'affaissent. Un guide expliquait qu'à terme on ne pourra voir le MachuPicchu que depuis un belvédère, sans pouvoir y accéder...

Son classement "merveille du monde" en 2007 a créé une euphorie touristique dévastatrice.

Nous redescendons du site à pied par le petit sentier qui compte des milliers de marches. Nous reprenons la voie ferrée à pied en sens inverse avec les autres backpakers pour être à temps au rendez-vous fixé avec le minibus à la centrale hydroélectrique. 

Nous sommes étonnés de voir autant de gens de tout âge utiliser cette méthode alternative pour éviter les coûts de transports exorbitants et abusifs. 

Nous montons dans la navette, direction la ville inca de Ollantaytambo au coeur de la vallée sacrée!

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Commentaires: 1
  • #1

    Mathilde (jeudi, 01 septembre 2016 16:00)

    Alalala on sent l'apogée du voyage : THE clou du spectacle... on vous sent impatients, inquiets, espérer jusqu'au dernier moment, soulagés, on sent monter l'adrénaline, on vous sent vibrer, et savourer comme jamais... C'est boooooon ça! Sacrée aventure les amis!
    Enjoy ( et mangez un peu vous êtes tout maig')