Californie signifie road-trip! Ce territoire immense regorge de paysages spectaculaires façonnés par les vents et les rivières. 

Nous atterrissons à Los Angeles, nous avons rendez-vous avec l'équipe des trois cousins, Marielle, Agathe et Augustin, au pied de l'étrange restaurant en forme de soucoupe volante. Il est très haut et en plein milieu de l'aeroport, immanquable! 

Tout se passe comme prévu et nous prenons tout de suite la route vers la death valley. 

Le décalage entre les pays d'amérique latine et celle du Nord est immense. Tout est dans la démesure: routes énormes de deux fois six voies, villes riches, gros véhicules, distributeurs géants de sodas en tout genre, "size" de nourriture qui pourrait rassasier Obelix, ....

Nous atterissons donc sur une "autre planète" en commençant ce road trip. 

Après une bonne nuit de repos dans un motel lugubre digne du film "No country for old men", nous partons affronter les  températures les plus folles que nous ayons connues, du désert super hostil (comme son nom l'indique) 

de la death valley. 

Dunes de sable brulant, canyon doré, salars blancs, montagnes rocheuses aux minerais de toutes les couleurs, minis canyons de cristaux de sel sculptés par le vent, étendues plates de sel comme le salar bolivien, stries et plis à perte de vue des formations rocheuses en accordéon/vague.....

Chaque paysage est extraordinaire, on se croirait sur une autre planète. Nous avons atteint un record de température de 51°! Autant vous dire que les ballades fuent de courte durée. C'est comme si on marchait dans un four en mode chaleur tournante, chaque pas donnait envie de se boire 2L d'eau fraiche! Les bouteilles d'eau sortaient fraiches de la voiture et revenaient aussi tièdes qu'une tisane prête à boire. La torture en vaut la peine car c'est un lieu unique!

Nous mettons le cap vers Las Vegas pour découvrir la folie de cette ville le temps d'une soirée. Perdue au milieu du désert, ce lieu de tous les vices est une des réincarnations de Babylone: casinos, capitalisme à outrance et buildings disgracieux incarnant ceux qui jouent à celui qui aura la plus haute.

Bref, on est forcément impressioné par le délire qui va très loin de ceux qui construisent cette ville qui parait sans contrainte.

Les reconstitutions en carton-pâte des monuments  européens, les milliards de lumières et écrans, les hauts parleurs qui crachent des pubs dans la rue, le bruit partout, le bal des limousines et de camions-publicité, les flyers de pub pour la prostitution distribués par milliers, les prostituées sur le trottoir vulgairement déguisées.... Meme en ayant déjà visité Amsterdam à toute heure, nous n'avions jamais vu une ambiance aussi superficielle et indécente.

Un plouf dans la piscine sur le toit de l'hotel avec vue sur le skyline illuminé, un gros steack au restau, une ballade dans la jungle urbaine et sur les moquettes de quelques salles de jeux et nous voila prêts à reprendre des forces dans notre chambre. 

Le lendemain matin, départ pour le parc Zion.

La route est tracée au cordex dans les grands paysages très changeants. 

On profite des décors rocheux du parc Zion depuis la fenêtre de la navette gratuite qui nous amène jusqu'à la rando que nous avions choisi: The Narrows. C'est une marche incroyable dans une rivière au fond d'un immense canyon. De l'eau parfois jusqu'aux dessus des genoux, des parois polies par l'eau, de la végétation très verte, des cascades... C'est une marche parfaite pour se raffraichir de notre chaude journée de voiture et pour en prendre plein la vue!

Plus on s'enfonce dans le canyon, plus les parois se resserrent et dessinent des espaces de failles uniques! 

On reprend la voiture, une fois le soleil couché, avec nos chaussures trempées  pour aller camper à Kanab. 

Le jour suivant a un programme chargé:  nous nous tirons des duvets pour aller voir le Brice canyon en passant par le red canyon, pour rouler ensuite jusqu'au lac Powell. 

Les paysages sont très beaux. Nous avons beaucoup aimé la marche au Brice canyon qui descend dans un canyon très haut et étroit. La lumière est spéciale, des arbres ont du chercher le soleil jusqu'au dessus du canyon grâce à des troncs immenses  pour pousser dans cet espace vertical. 

Nous nous sentons tout petit...

L'érosion a laissé des sculptures hallucinantes dans ce paysage dont les formes se répètent par centaines: 

Pont, voûte, piton, arcs, aiguilles, ...

Les haltes dans le parc sont toutes très différentes, les espaces sont vastes sans la moindre trace de vie humaine!

Nous n'oublierons jamais notre barbecue de fortune sur la plage de notre campement au lac Powel: brindilles et bois secs picants trouvés dans les fossés à la lampe de poche, bûches offertes généreusement par un autre campeur, trou dans le sable et banc façonnés à la main et surtout grille de cuisson construite avec un fil de fer tendu entre deux buches au-dessus du feu! 

L'ambiance est sympa puisque nous sommes la veille d'un jour ferié. Beaucoup de familles, de feux de camp, de musique et de bruits (pour le meilleur comme pour le pire).

Le lendemain fut le clou du road-trip: nous visitons l'antelope canyon en fin de matinée pile au moment où le soleil commence à entrer dans la faille du canyon! L'entrée coûte cher mais le site est grandiose, un des plus beaux du voyage! Nous n'avions jamais vu d'endroits pareils, c'est d'une beauté incomparable! 

Les parois sont des vagues polies aux couleurs d'un camaïeu cuivré sur lesquelles la lumière zénithale créée des jeux de contrastes magnifiques! Un lieu où l'on fait une des plus belles expérience clair-obscur qui accentue les reliefs des volumes aux formes complexes. 

C'est un voyage superbe qui se finit en apothéose par cet extraordinaire faisceau de lumière puissant perçant l'épaisseur du canyon, traversant la poussière pour éclairer en cercle une partie du sol d'une immense cathédrale naturelle. Un véritable sanctuaire qu'il faut voir au moins une fois dans sa vie, un bijou de la nature sculpté par la force de l'eau. 

Après ces émotions nous repartons en direction de Flagstaff pour camper aux portes de la légendaire Monument Valley. Nous passons par la vue vertigineuse sur la boucle en fer à cheval, le "horseshoe bend", un méandre impressionnant du fleuve Colorado. 

A notre arrivée à Monument Valley, la lumière de fin de journée est parfaite pour valoriser les buttes témoins qui émergent du plateau érodé du Colorado et renforcer les couleurs vives de la roche. 

Nous jouons tous à trouver des formes dans les roches et cherchons à voir celles suggérées par le dépliant un peu décevant du parc. 

Les roches semblent s'embraser au couché du soleil. Il est temps de reprendre la route pour aller dormir à Hollywood!

Nous passons par quelques tronçons de la route 66 et Corentin tente difficilement de nous faire dîner au célèbre "Bagdad café" rendu célèbre avec le film au même nom tourné à cet endroit perdu dans le désert, mais il est malheureusement fermé quand on arrive... 

On prend le temps de faire une bonne pause pique-nique dans le grand canyon et on repart vers Hollywood. Nous vidons la voiture, traversons la rue avec notre énorme matelas gonflable deux places et investissons nos appartements dans un petit appart au coeur d'Hollywood. C'est la dernière nuit de ce road trip avec les cousins.

La matinée suivante démarre par une promenade sur le Hollywood Boulevard sur les trottoirs étoilés des plus grands noms d'artistes. Ça ne vaut pas le détour, c'est un lieu de tourisme bas de gamme où les magasins de souvenirs médiocres ont poussés comme des champignons au milieu des grands théâtres.

On s'arrêtera à un dinner dans un mall gigantesque pour prendre un breakfast typique américain avant de nous séparer heureux d'avoir vécu ces supers moments ensembles!