La côte Pacifique et l’île de la Plata

La côte Pacifique et l’île de la Plata

Bus de nuit, c'est parti! À chaque déplacement, l'aventure commence toujours dans les transports. Le trajet sur les deux places du fond du bus à côté des WC est épique. Le chauffeur prend un dos d'âne à toute berzingue, autant vous dire que tous les passagers ont sauté comme des crêpes sur leur fauteuil en hurlant de surprise! 

Bercés par les grincements du bus en plastique, les dos d'âne et la qualité douteuse de certaines parties de la route, nous essayons de trouver le sommeil. Huit heures plus tard, nous voila à bord d'un tuk-tuk pour rejoindre enfin le village de pêcheur de Puerto Lopez. C'est un lieu en devenir, un chantier géant à ciel ouvert. Le gouvernement subventionne les travaux de la création d'un front de mer: ponts, promenade, sanitaires,... Un grand projet pour un tout petit village, c'est dire l'ambition pour construire un haut lieu touristique. 

Nous habitons dans un premier temps dans la casa Heidi artisano-familiale. La jeune famille habite au rdc. Les chambres et le séjour extérieur commun sont au premier étage avec vue sur le marché à poisson de la plage avec l'océan en arrière plan. Nous discutons du gros séisme de forte magnitude d'avril dernier avec le mari d'Heidi. Les villes de la côte plus au nord ont été rasé par le tremblement de terre. Des morts, beaucoup de destructions, plus de tourisme qui est une des principales economies locales... La situation est difficile pour les habitants de la région la plus pauvre d'Equateur. 

Une heure plus tard, une réplique fait tout vibrer l'espace de quelques secondes!!! Première fois que nous ressentons la terre trembler, sensation bizarre et pourtant ce n'était rien du tout! 

La longue bande de sable de la plage est très agréable et vit au rythme des pêcheurs, footballeurs (même des matchs officiels!), baigneurs, crabes... 

Le village s'étire en longueur entre la plage et l'une des plus grandes forets tropicales sèches d'Amérique latine aux arbres et arbustes sans feuilles et cactus à flanc de collines.  

Nous ne perdons pas une minute et filons marcher dans le parc national de Machalilla pour profiter de la baie sauvage de Los Frailes au sable blanc gris. Le mirador permet d'avoir une vue imprenable sur ces magnifiques grandes bandes de sable coincées entre des hautes falaises. La végétation attend la mini saison des pluies, de trois mois seulement, pour reverdir. Ce paysage sec semble très hostile, la présence des moustiques énervés même le jour n'améliore pas le côté accueillant... Les plages sont très belles, on les a vu avec un ciel en mode breton, ce doit être très différent sous un ciel azur. 

Suite du programme: navigation en mer pour aller observer la faune et la flore de l'ile de la Plata, la "galapagos du continent". 

Une heure sera nécessaire pour remettre le pied sur terre. Le guide (obligatoire😤) emmène le groupe sur le chemin de rando. Nous n'avons pas le choix entre les trois possibilités de circuit, le guide décide pour le groupe... 

On grimpe les 140m d'altitude pour nous retrouver sur les hauteurs de l'ile peuplées par pleins d'oiseaux propre à cette région (frégates, goéland, pélicans...) Nous faisons la rencontre de plusieurs couples de fous à pieds bleues. C'est la période de reproduction, ils couvent les oeufs et veillent sur les nouveaux-nés.

Leurs palmes bleus et leur façon de marcher nous font bien rire. Nous découvrons également l'élégance des grandes frégates, les fous de Nazca, les phaétons à becs rouges, albatros...

Le guide nous explique les vertus médicinales de l'arbre mythique "palo santo", on brûle aussi son écorce pour son parfum, comme on brulerait du papier d'Arménie. 

En remontant sur le bateau, nous sommes cernés par des énormes tortues, qui ont pris l'habitude qu'on leur jette les peaux de pastèque. Elles connaissent bien le spot, pour le meilleur et pour le pire: leurs carapaces sont parfois abimées par les hélices des bateaux. Cela déséquilibre leur alimentation:  elles ne mangent pas naturellement de la pastèque... 

Le capitaine remet les gaz et nous emmène plus loin sur la côte de l'île sur un super spot de snorkeling.

Les poissons sont nombreux, beaux et colorés! En plus, surprise en regardant les vidéos filmées sous l'eau: parmi les différents sons perceptibles on entend....... Le chant des baleines!!!

J'y viens; le clou de cette superbe journée fut sur le trajet en bateau du retour à Puerto Lopez. Nous avons vu l'une des choses les plus grandioses: des sauts de baleines ! 

C'est la saison pendant laquelle les baleines remontent de l'antarctique pour venir se reproduire dans les eaux du pacifique au large de l'Equateur et de la Colombie. Nous les avons vu nombreuses autour du bateau. On les repère de loin lorsqu'elles expulsent l'air à la surface : un grand nuage de vapeur se dessine à l'horizon! 

Les sauts sont spectaculaires, la masse du mammifère s'envole, claque l'eau et créé des grandes éclaboussures en retombant sur le côté ou sur le dos. On voit leurs nageoires caudales lorsqu'elles plongent. C'est un spectacle magique et saisissant, on se sent tout petit! 

Une émotion forte d'émerveillement face à la beauté de la nature, comme lorsque nous avions assisté à la ponte d'une tortue de mer au milieu de la nuit sur une plage au Sri Lanka. 

Il faut être très attentif car c'est très rapide. Le bateau remue dans tous les sens, les photos sont très difficiles à prendre. Mieux vaut choisir de vivre la magie du moment sans perturbations!

A notre retour, on s'offrira des parts de pizza, "al taglio", comme on dit en italie, achetées dans un boui-boui ouvert sur la rue.

Un camion de pécheurs s'est embourbé dans le sable de la plage ce soir, la marée monte et le stress d'imaginer son camion rejoindre les bancs de thons aussi... Toutes les techniques sont mises à l'oeuvre en vain. La patiente sera la seule issue : après avoir attendu que la marée descende, ils peuvent venir pousser le véhicule coté océan avec un autre camion et sortir le pêcheur du pétrin.   

Nous reprenons un bus de nuit pour Quito en quittant à la hâte un prof de plongée et un couple de belges sympathiques rencontrés à l'apéro. 

Au bout de 2km dans le tuktuk nous amenant au terminal de bus: "chloé, j'ai oublié des affaires qui sèche à l'hôtel". Le chauffeur fait demi tour la poignée d'accélérateur  tournée à son maximum. On arrive finalement pile-poil pour sauter dans le bus de nuit. Il faut toujours qu'il y ait un vomito dans notre bus. Celui-ci était franchement pas discret, dur de se concentrer pour compter les moutons avec ces bêlements écoeurants. Nous arrivons finalement à bon port et finissons notre nuit dans notre QG de Quito chez David et Dario. 

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