Prochaine étape colombienne : Salento, petit village de montagne sur la route du café. Nous arrivons à la nuit tombée et en plein match de foot de la Colombie pour la copa america. Autant dire qu'il y a de l'ambiance dans les cafés et sur la place du village mais pas un chat dans les rues.

On s'y sent tout de suite bien, le calme et la tranquillité des rues contraste avec l'agitation de Medellin. Mais qui dit montagne dit altitude et changement climatique brutal par rapport aux semaines que nous avons passées sur la côte. Les journées sont agréables mais les soirées et les nuits sont très fraiches. On troque donc la clim et les ventilateurs contre les grosses couvertures. La petite ville est pleine de couleurs et de reliefs. On retrouve l'héritage colonial dans l'architecture et l'organisation de la ville en damier. Mais le style est ici plus rustique, adapté à la rudesse du climat. Ce sont de petites maisons, souvent organisées autour d'une cour intérieure. Elles sont construites en bambou et les façades sont recouvertes d'un mélange de paille, de terre et de chaux. Au hasard de nos déambulations, nous tombons nez à nez devant un chantier de construction d'un restaurant mettant en oeuvre ces principes de construction. Notre curiosité nous pousse à entrer pour voir de plus près cette technique traditionnelle de construction. L'unique ouvrier présent sur le chantier nous fait une petite visite des lieux et nous explique les bases de ce principe constructif.

Nous grimpons sur les hauteurs environnantes pour profiter des beaux points de vues sur Salento et sur les montagnes qui l'entourent. Le tout rythmé par des pauses pour déguster l'excellent café qui est produit ici. En plein dans la zone cafetière colombienne, la ville est entourée de nombreuses fermes qui cultivent ce précieux grain. Un jolie sentier de randonnée nous conduit chez Don Elias, un cultivateur de café tout endimanché. Il nous lance avec un grand sourire tout en déambulant dans son jardin "aujourd'hui il ne faut pas que je tombe, je me suis fait beau exprès pour la fête des pères!" Il exploite avec sa famille une petite parcelle de caféiers au milieu d'un verger d'arbres fruitiers. Ici pas de machine et pas d'engrais. Les caféiers sont plantés à l'ombre des bananiers, citronniers, orangers.

Le lendemain, on embarque debout à l'arrière d'une jeep bondée, direction la vallée de Cocora. À plus de 2000m d'altitude, cette vallée est un passage obligé pour admirer l'arbre national, le palmier à cire géant. Pouvant atteindre 70 à 80m de haut, ils se dressent fièrement sur les collines, la tête dans la brume et les pieds dans les parcs de vaches et chevaux. Une jolie randonnée sillonne entre les palmiers et grimpe dans la forêt pour permettre d'admirer la vallée depuis des miradors. C'est ici que débutera notre prochaine aventure dans les montagnes.