L'ascension des Nevados

L'ascension des Nevados

Après une bonne semaine d'acclimatation à l'altitude à Medellin et Salento, nous sommes tentés par un trek de quelques jours dans les hautes montagnes environnantes. Nous sommes aux portes du parc national des Nevados, qui parait-il abrite un paramo exceptionnel. On se lance alors à la recherche d'un guide de haute montagne pour nous accompagner dans l'aventure mais l'excitation laisse vite la place à la désillusion lorsque l'on voit les prix pratiqués par les agences de la ville, c'est carrément hors de notre budget! On est à 2 doigts d'abandonner le projet lorsque l'on rencontre une belge sur-motivée sur la place principale. Elle voyage seule et cherche des compagnons d'aventure pour l'accompagner dans les Nevados. Elle s'est bien renseigner et a trouvé le moyen de découvrir les Nevados sans se ruiner. L'idée c'est qu'on se débrouille seuls pour rejoindre le premier refuge et de là on embauche un guide pour nous accompagner dans le paramo puis on redescend seuls dans la vallée. La chance nous sourit, on saute sur l'occasion, on file faire des courses pour ces 3 jours de marche et on se donne rendez-vous le lendemain matin au levé du soleil au point de départ des jeeps. 
C'est avec nos chaussures bien serrées et nos kways sur la tête que nous commençons la randonnée. Au programme 2000m de dénivelé positif. Sur le chemin nous croisons des mules, nous observons des toucans aux jumelles, et nous traversons des ponts dignes d'Indiana Jones. Ça grimpe sévère et nous sommes impatients de rejoindre le prochaine ferme car la pluie commence à se mêler à un petit vent glacial. 
Arrivé à celle-ci nous croisons un guide qui redescend et qui nous déconseille de continuer l'ascension car le chemin est impraticable à cause de la pluie et les cours d'eau deviennent infranchissables.
Aux portes du paramo, à quelques kilomètres de notre objectif du jour, nous devons avec une grande tristesse rebrousser chemin. En redescendant, notre amie belge nous quitte pour aller observer les colibris dans une ferme. 
Usés par nos 22 kilomètres du jour, nous nous arrêtons dans une ferme de la vallée pour boire un café et nous reposer. Nous racontons nos échecs du jour au jeune fermier qui nous propose de nous emmener dès le lendemain dans le paramo. 
C'est donc à cheval que nous décidons de renouveler "l'opération montagne". En selle sur nos montures, nous prenons un autre itinéraire, plus long que le précédent mais plus facile pour les chevaux. Nous sommes accompagnés de Camillo le jeune fermier et Carlos qui sera notre guide dans la haute montagne. 
La météo et les paysages sont sublimes. Le parcours à cheval est riche en sensations. Montées très raides, descentes très raides aussi, parfois de rivières pleines de rochers glissants, sauts, ...
Arrivés au refuge perché à 3900 m, nous terminons la journée par l'ascension d'un pic voisin, histoire de nous dégourdir un peu les jambes. La vue est sublime.
Notre auberge est en réalité une ferme d'altitude qui fait essentiellement de l’élevage de vaches et des chevaux. Elle est tenue par une famille qui s'affaire à nous cuisiner le dîner autour d'un poêle à bois. Les nuits sont glaciales, le vent passe à travers les planches en bois. 
Nous nous levons à l'aube, pressés de découvrir, enfin, ce fameux paramo, un ecosysteme unique des hauts plateaux andins. Nous partons vers un sommet à 4200m "el calvito". L'Ascension est longue et pénible le mal des montagnes nous fatigue mais ça vaut franchement le coup! 
La faune et la flore sont très différentes selon l'altitude: prairie verte où poussent les palmiers de cire géants dans la vallée, plus haut la "cloud forest" humide aux plantes préhistoriques, et à partir de 3500m d'altitude les plaines du páramo sur un haut plateau avec ses plantes qui poussent très lentement. Les mythiques "Frailejones", dont la croissance est d'un cm par an, dessinent des silhouettes dans le paysage qui ressemblent à des hommes en file indienne. On en trouve certains qui dépassent les 5m, ce qui signifie 500ans d'existence! 
Nous slalomons entre ces plantes en marchant sur des sols spongieux couverts de mousses, de plantes grasses et de fleurs pour nous rendre au bord de la "laguna del encanto", petit lac d'altitude reflétant le ciel chargé en nuages. 
Nous repassons une nuit glaciale le soir du match de la copa america colombia-chile. Tous les habitants de la ferme et les guides sont à l'étage devant la TV, mais manque de chance, ils ne verront pas la fin du match...plus de connexion avec la vallée.
David, un colombien en pleine forme, est content, il déteste le foot et tout ce qui gravite autour. Il préfère escalader les sommets des montagnes! Il a troqué sa vie stressante et chronophage à Bogota contre une nouvelle vie à San Gil en tant que guide de montagnes et gérant d'un petit hostel dont les étages sont accessibles par un mur d'escalade!!    
Son entouthiasme et sa sympathie nous feront passer de très bons moments lors de la descente du retour. Nous poursuivons ce bon moment plein d'énergie positive dans le village de Salento avant de repartir vers Bogota puis vers l'Equateur. 
  

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Commentaires: 3
  • #1

    Jules (mardi, 12 juillet 2016 15:42)

    Magnifique! Belle plume, on s'y croirait

  • #2

    Clo&co (mercredi, 20 juillet 2016 12:48)

    Merci GJ !
    Envie de venir nous rejoindre dans les montagnes du Pérou/Bolivie ?!?!

  • #3

    Mathilde (jeudi, 08 septembre 2016 06:41)

    Encore une vache magnifique!!! Et le paysage encore plus..; sans parler de l'aventure!!! Génial toutes ces péripéties et rencontres!