Difficile de décrire La Havane, il vaut vivre l'expérience, unique en son genre, pour comprendre la vie incroyable qui s'y déroule! 

C'est une capitale bouillonnante où la vie quotidienne, les projets et la débrouille côtoient des ruines étayées et de vastes terrains vagues. 

La ville est pleine de contrastes, d'odeurs puissantes, de couleurs vives et de musique. Certains immeubles s'écroulent, d'autres viennent d'être entièrement réhabilités pour accueillir le touriste plus que l'habitant... 

Légèrement à l'extérieur du centre, nous marchons le long de vieux programmes de logements collectifs austères, dépouillés à l'extrême et complètement défraîchis. Les énormes blocs hospitaliers constituent une nette rupture d'échelle dans les quartiers. Parmi eux, une très haute tour surplombe le malecon, nom donné à la promenade du bord de mer, assurant un message fort de la politique cubaine de priorité à la santé, gratuite pour tous. 

Quand elles ne sont pas rénovées, les maisons d'époque coloniale sont bidouillées grâce au système D.

"La Habana vieja", la plus ancienne partie de la ville, est charmante mais semble moins vivante que "Centro Habana". 

A Centro Habana les rues sont très vivantes! Peu de voitures, peu de circulation et donc des grandes possibilités d'occupation de l'espace urbain. Il y a des parties de foot au milieu des carrefours, des vendeurs ambulants de fruits ou d'encas artisanaux, des gens assis partout, des rabatteurs, des gens qui réparent leurs voitures, .... Enfin des espaces ou on peut bricoler, danser, chanter, discuter avec ses voisins, consommer local.

Que s'est il passe pour que ça disparaisse de nos villes? La télévision? la délocalisation des commerces en périphérie? 

Comment faire pour retrouver cette spontanéité si présente dans les rues que nous traversons en voyageant? 

Comme je le dis souvent à Chloé, j'adorerai pouvoir sortir du boulot et m’arrêter 2 minutes sur mon chemin pour acheter un casse-croûte, boire un café acheté dans un kiosque ou à un marchant ambulant, discuter avec un réparateur de vélo sur le trottoir...

Le bord de mer est une longue promenade bordée d'un épais mur de pierre sur lequel les gens s’assoient pour chanter, boire, discuter, s'enlacer, admirer les pécheurs sur des bouées sur un fond de couche de soleil. Sa courbe permet d’apprécier la silhouette très hétérogène de la façade de la ville sur mer.

Architecture

La fabrica di arte cubano est un de ces lieux culturels "branchés" que l'on trouve dans la plupart des grandes villes. Aménagé dans un ancien complexe industriel d'huilerie, le centre culturel abrite des expos sympas mêlant architecture, art contemporain cubain et musique. Nous y avons passé une soirée magique! Après s’être régalés avec les incroyables anamorphoses de L'artiste Georges Rousse, nous avons assisté à un magnifique défilé de mode présentant des créations cubaines sur des rythmes de percussions endiablés. Une fois le défilé terminé, nous changeons de salle pour assister à un concert d'un groupe du coin aux accents des caraïbes qui jouait une musique métissée, rythmée et très festive! 

Autre expédition architecturale: Nous prenons un taxi pour aller à 20min du centre ville afin de visiter un projet que nous avions repéré: "La Ruina y las Escuelas Nacionales de Arte" des architectes Ricardo Porro, Vittorio Garatti y Roberto Gottardi (1961-1965). 

Le gardien ne veut pas nous laisser entrer dans le campus car nous n'avons pas de laisser-passer. Après avoir discuté et surtout proposé un tips en échange de bien vouloir nous faire visiter le bâtiment, notre ami peu causant nous accompagne vers l'oeuvre architecturale.  

Projet utopique, il n'y a plus qu'une partie qui est utilisée. 

Les architectes ont travaillé finement avec la topographie du site: le bâtiment épouse les courbes de niveau du terrain naturel. Des grandes galeries courbes permettent de rejoindre les grands dômes des différents ateliers. La terre cuite est le matériau privilégié et créé une atmosphère douce qui se marie bien avec les différents tons verts de la végétation luxuriante. Les patios sont paisibles et lumineux, ils contrastent avec la vie bruyante des ateliers éclairés par les ouvertures zénithales percées dans les dômes. 

L'organisation de l’école ressemble beaucoup a celle que nous avions visité à Puebla au Mexique.